Tout le monde a des préférences ou des goûts en matière de plats, d'ingrédients, de nourriture. Et, bien évidemment, moi aussi. Et sous prétexte qu'on a du mal avec
certains aliments, on vous accuse d'être difficile.
Je le vis, et je n'aime pas qu'on me dise ça. Je sais que je ne mange pas certaines chose, MAIS, il y a des raisons à celà. Lesquelles me direz-vous ? Eh bien je
vais vous expliquer. Voilà le 36 15 code Ma Vie qui se met en route.
Il y a de rares choses que je ne peux pas avaler, mais je me force à goûter pour voir si mon goût n'aurait pas évolué : c'est le cas des huîtres crues. Des
huîtres cuites, j'en boufferais des kilos. Crues, c'est une autre histoire... Et pourtant, chaque année, je me sacrifie pour en gober une ( avec un max de vinaigre à l'échalotte). Je
constate qu'avec l'habitude, j'arrive à supporter de gober ça, mais bon pour moi ça ressemblera toujours à un gros glaviaud ( bon appétit bien sûr) qui pue la marée. Mais je progresse. Je suis
fière de moi...
Mais passons à la triste histoire de ma vie, à un traumatisme qui me suit toujours... C'est l'histoire d'une petite fille...
Quand j'étais petite, nous avions toujours des animaux de compagnie assez peu orthodoxes : un canard, un lapin, un lièvre, une pie, un geai, un merle en plus des
chats de rigueur. Je précise que la majorité ( même les chats en y repensant...) étaient de pauvres bêtes mal en point que nous avions recueillies.
Pourquoi je vous parle de ces animaux, me direz-vous ? Ne vous impatientez pas, je vais y venir.
Bien entendu, ces animaux, que nous avions recueillis bébés, ont grandi. Pour la pie, le geai, le lièvre, le merle, pas de problème, nous les avons relâchés dans la
nature. La pie, est restée avec nous très longtemps, d'ailleurs, elle sortait le matin et revenait le soir pour piquer son roupillon en paix. Mais je m'égare, là n'est pas le sujet. Car il y a
d'autres animaux dits de basse-court dans le lot et là, ça se gâte...
J'ai des grands-parents agriculteurs, donc qui élevaient dans la joie et la bonne humeur des poules, des canards, des lapins, des vaches, des chèvres...
C'est là que le cauchemar commence, âme sensibles s'abstenir...
Le canard, Tireli de son nom, commençait à devenir un peu agressif, du fait d'un manque de compagnie féminine de son espèce. Mes parents m'ont donc dit qu'on devait
l'emmener chez mes grands-parents pour qu'il se trouve des copines. Nous l'avons donc amené chez eux pour qu'il rejoigne leurs canards. Jusque-là tout va bien...
Jusqu'à notre visite suivante où on m'annonce que le canard s'est envolé et que ma grand-mère file un canard congelé à ma mère. Franchement j'avais 8 ans, j'étais
pas débile, non plus. Je sais parfaitement qu'un canard de barbarie ça ne vole pas. En outre, je l'avais élevé et jamais il n'avait tenté de s'envoler. J'ai bien compris que ce corps, c'était mon
canard... Premier choc...
Mais le coup de grâce, ça a été Noël...
Quel était le plat que ma mère a proposé ce jour-là ? Du canard en sauce !!!!!!!
Et qui était dans la casserole, hein ? Je vous le donne en mille : Tireli le canard que j'avais élevé tout bébé, qui avait
dormi dans mon lit de Barbie et qui me suivait partout comme un chien.
J'ai bien entendu refusé d'en manger. Et là, ma mère a fait le geste qui m'a marquée et me marque encore : elle m'a forcé à manger mon canard...
Je peux vous dire que depuis ce jour, je n'ai plus jamais mangé de plat où on voit un canard entier. Je peux manger du foie gras, si je ne m'imagine pas la bête.
Mais manger une cuisse de canard, jamais !
Même presque schéma pour le lapin, sauf que là, je ne me suis pas laissée faire et que ce n'était pas pour Noël.
Depuis ce jour a commencé mon chemin de croix... Tout le monde se moque de moi, me raille, mais je tiens bon ! J'ai des principes. Non, je ne mangerai pas de canard,
ni de lapin. Est-ce que ça vous ferait plaisir à vous qu'on vous fasse bouffer votre chien ou vote chat ? Non, hein ? Ben moi c'est pareil !!!! Merci maman pour ce traumatisme d'enfance !
Et sous le prétexte fallacieux que je ne mange pas ces animaux, je suis difficile ! Ben non, parce qu'être difficile, c'est dire direct et en bloc :
"J'aime pas!!!!" sans avoir jamais goûté. Moi, je goûte et je dis si ça me plaît ou pas, et 99.99% du temps, j'aime ! Alors non, je ne suis pas difficile ! Je suis
dingue des épinards depuis que je suis gosse (ça vous en bouche un coin, hein ?). Je mange français, japonais, chinois, réunionnais, turc, tahitien, allemand, grec et j'en passe ! Il va sans dire
que j'adore découvrir de nouveaux mets ! j'ai même mangé des oeufs de 100 ans et j'ai aimé ! Alors c'est être difficile, ça ? Non
mesdames, messieurs ! Parce que c'est pas tout le monde qui oserait, je peux vous le dire !
Non je ne suis pas difficile, je suis juste fidèle à mes idéaux, voilà tout !