Aujourd'hui, j'ai envie de parler du système éducatif du Japon. Il est très différent du nôtre sous bien des aspects et est très élitiste.
Déjà, l'année scolaire commence en avril et se termine en mars.
Il repose sur une base différente de la nôtre : ils vont à la maternelle, ils vont ensuite en primaire pendant 6 ans (5 pour nous), au collège pendant 3 ans (4 pour nous) et au lycée pendant 3 ans (comme nous). 3 choix s'offrent ensuite à eux : travailler, aller dans une école spécialisée ou à la fac.
Je vais maintenant détailler un peu tout ça.
La maternelle ressemble un peu à une grande garderie, un peu comme chez nous. Les enfants ont souvent un uniforme avec un bob de couleur pour pouvoir bien les voir. Là bas, ils ont des dames (ou plus rarement des messieurs) qui s'occupent d'eux. Jeux, pliage, coloriage et sieste sont au rendez-vous.
Mais ne vous méprenez pas, il y a des maternelles plus cotées que d'autres. J'ai des amis qui ont voulu envoyer leurs enfant dans une maternelle cotée (uniquement parce qu'elle était plus près) et ils ont dû faire la queue très tôt le matin pour pouvoir inscrire la petite. il y avait 100 parents pour 20 places.
Ensuite vient la primaire. Là, les enfants apprennent à lire, écrire, compter, l'histoire et tout le toutim. Ils ne sont pas tenus de porter des uniformes, cependant, ils sont tenus d'avoir le même cartable ainsi que les mêmes fournitures de bureau ( je ne sais pas si c'est toujours de mise cependant, ça change vite). Tout ça est sensé les mettre sur un même pied d'égalité. autrefois, les coiffures aussi étaient semblables : tête rasée pour les garçons, coupe au bol pour les filles. Mais ça ne se fait plus de nos jours.
Là, la pression commence à se faire sentir. Pourquoi ? Parce qu'à la fin de la primaire, les enfants vont devoir passer des examens d'entrée pour entrer au collège. Et oui, ça ne marche pas comme chez nous. Les établissements privés sont plus cotés que les établissements publics, considérés souvent comme les voies de garage des gosses qui ne sont pas faits pour les études.
Les parents ont tendance à pousser leurs enfants à travailler dur pour entrer dans des collèges prestigieux à la fois pour l'avenir de leur enfant mais aussi pour se faire mousser. Les Japonais sont malgré tout très orgueilleux.
Le bachotage commence donc assez tôt chez eux. Je me dis qu'ils ont à peine le temps de profiter de leur enfance. Certains gosses vont dans des cours du soir payants (juku) pour avancer plus vite et apprendre plus afin d'avoir de bons résultats. Ils ont donc des journées chargées : lever à 6h30 et coucher parfois vers 23h/minuit pour finir leurs devoirs. (en gros, hein). Ils pourront ainsi entrer dans un bon collège en fonction de leurs résultats aux examens et très prosaïquement, des revenus de leurs parents. Car il ne faut pas se leurrer, l'éducation japonaise coûte cher, très cher.
Arrivés au collège, les enfants se voient dans l'obligation d'acheter un uniforme qui différera en fonction de l'établissement où ils iront. Couleur de la veste, de la cravate, de la jupe ou du pantalon vont indiquer aussi clairement qu'un panneau électrique à quelle école ils vont. (Les jupes sont carrément plus courtes qu'il y a 20 ans par contre, c'est passé de mi-mollets à mi-cuisses, les pervers se régalent XD )
Et là commencent les choses sérieuses : travailler encore plus dur pour avoir de bons résultats, se placer dans un classement pas trop dégueu. Car toutes les classes sont en compétition. Il y a un classement et ça le fait bien de se trouver dans les 50 premiers de chaque niveau.
En plus, avoir un bon dossier peut parfois aider à se trouver des lycées prêts à vous accueillir à bras ouverts.
Là, souvent, il y a plus d'élèves allant aux cours du soir(juku) et la course au bon élève commence vraiment. En outre, ils doivent aussi s'inscrire dans des clubs soit de sport ou culturels. Souvent Baseball, tennis, football, judo, kendo, GRS ou encore l'orchestre, le club des supporters et j'en passe. Leur vie est bien remplie, on peut le dire.
Après 3 ans au collège, nos jeunes amis passent encore un examen pour entrer dans un lycée en fonction de leur niveau scolaire et financier.
Et rebelotte, uniforme, cours, clubs, bachotage intensif pour le grand moment de leur vie : LA FAC ! Car chez eux, il n'y a pas de Bac, juste une examen qui vous permet d'entrer à la fac (ou dans une école spécialisée si vous voulez devenir cuisinier, couturier, architecte ou j'en passe mais la fac ça pète quand même plus.)
Car aller à la fac, c'est une sorte d'achèvement en soi. On va souvent détermner votre "rang social" en fonction de la fac où vous êtes allés. La fac la plus cotée est l'université de Tokyo ( Tôkyô Daigaku aussi surnommée Tôdaï). Si vous allez là bas, toutes les portes s'ouvriront à vous, les tapis rouges se dérouleront. Il y a aussi Keio ou ecore Waseda qui donnent un coup de doré sur votre CV.
Il y a certains aspects du système éducatif japonais que j'apprécie beaucoup :
- Les fêtes sportives. Dès la primaire, il ya une journée où les élèves s'affrontent dans une compétition sportive opposant chaque classe de chaque niveau. Je trouve ça convivial et sympahique.
- Les fêtes culturelles. Comme les fêtes sportives, ce sont ds journées consacrées à une fête avec des activités présentées par les élèves. Chaque classe trouve un thème : un salon de thé, une maison, hantée, une pièce de théâtre et j'en passe. Tout se passe en général sur 3 jours et les élèves préparent ça avec enthousiasme. La fête se clôt sur une danse en couple autour d'un grand feu de joie. Sympa, non ?
- Le ménage est est fait par les élèves. Eh oui, pas de femme de ménage ! Tu salis, tu nettoies ! Je pense que ça responsabilise beaucoup les élèves qui ne collent pas leurs chewing gum partout ou encore ne jettent pas leurs papiers partout. Ben oui vu que ce sont EUX qui nettoient ! On devrait instaurer ça en France moi je dis.
- Les heures de cours. Ils n'étudient que de 8h à 14/15h environ afin d'avoir le temps de se consacrer aux clubs. Bon, en contrepartie, ils n'ont que 45 minutes pour manger et ont cours 2 samedi par mois. Ils doivent aussi parfois aller aux club le dimanche pour les entraînements, mais bon, tout n'est pas parfait non plus, hein ?
Voilà, je crois que je vais m'arrêter là pour le moment, parce que j'ai écrit un bon roman, vous ne trouvez pas ? Je ne voudrais pas vous imposer une indigestion non plus.