Ah aujourd'hui, le moral n'est pas trop au beau fixe. Le syndrome de la bonne à rien vient de me tomber dessus, sans prévenir.
Je déteste ces périodes où je vois les choses en noir, avec une furieuse envie de disparaître dans un monde plus rose, moins déprimant. Cette envie de fuir la réalité devient tellement puissante qu'elle en est presque douloureuse.
Une impression de ne pas avancer, de ne pas pouvoir avancer, bloquée par des préoccupations géographiques me hante. Na sachant pas si mon mari va bientôt trouver un nouveau travail, je n'ose pas me lancer dans de nouveaux projets et je me sens un peu prise au piège.
Je ne suis pas une véritable "battante" avec la niaque qui va avec, je suis timide, stressée, complexée, persuadée que je ne suis bonne à rien... J'ai besoin d'un coup de fouet dans ma vie. Mas je ne sais pas comment le provoquer. Il y a aussi cette peur de l'inconnu, du lendemain qui me freine et m'empêche de franchir un pas qui serait sans doute salutaire pour moi.
Mon seul talent, c'est ce japonais que j'adore parler et dont si peu de monde a besoin... Mais pourquoi me suis-je fourrée dans une situation pareille ? J'aurais dû penser à trouver une occupation alimentaire et non m'engouffrer sur le fil de la passion...
Je vois le gouffre s'ouvrir sous mes pieds, l'effrayante obscurité tenter de me happer pour me garder en son sein. Je me débats, mais les ténèbres visqueuses s'accrochent et me retiennent dans leurs griffes acérées, luttant pour que je ne puissent pas me dégager.
Je crois que je fais une petite déprime.
Je dois vite retrouver mon optimisme, ma joie de vivre et remettre mes pieds sur terre. Sinon, je crains fort de vouloir m'évader sans espoir de retour. Je vais finir par devenir dingue, enfermée dans une bulle de solitude et de sucre rose...
Au secours...