Je vais évoquer aujourd'hui une des périodes les plus difficiles de ma vie. Oui, j'ai cru devenir dingue et aujourd'hui encore ça laisse des séquelles. Non pas physiques, mais psychologiques.
J'ai toujours vécu en appartement avec mes parents en rez de chaussée, heureusement car ça donne un peu l'illusion d'avoir une maison, enfin presque.
Parce qu'il y a un truc contre lequel on ne peut rien faire : ce sont les voisins.
Nous avons été un peu tranquilles jusqu'à mes 12 ans, chacun chez soi, pas trop de bruits, des bruits de vie normale, quoi.
Et puis a commencé l'hécatombe... Les gros lourdingues étaient dans la place.
Ça a commencé par un type à moitié dérangé qui écoutait sa musique à fond les ballons à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Qui mettait toujours le même chanteur en boucle : Zucchero. autant vous dire que ce chanteur, je ne peux plus me l'encadrer. Donc ce monsieur écoutait ça et hurlait "Zucchero ! Zucchero" en boucle dans son jardin, bah oui tant qu'à faire autant en faire profiter tout le quartier, hein...
Donc à mes parents d'aller frapper chez lui, de lui dire de baisser, de se faire insulter et claquer la porte au nez. Ce qui était "marrant" c'est qu'il avait toujours des origines différentes : "attention j'ai du sang italien, je suis un chaud, je peux vous dégommer la gueule, ou " attention, j'ai du sang allemand, je vais faire un génocide, ou "attention j'ai du sang marocain dans les veines, je vais vous faire la peau". Au temps pour les clichés de bases ethniques et racistes, mais bon passons...
Puis est venu le lourd qui jouait les voyeurs au dessus de nous, là ça a été l'escalade. Pourquoi ? Ils se battaient pour la même gonzesse. Et il arrivait souvent qu'on ait des râteaux, des pierres, des trucs volants non identifiés qui volaient dans notre cour. Nous étions donc au milieu... Super, hein ?
Je n'en pouvais plus. Et les concours de musique forte de part et d'autre... Les jours où ça arrivait, je tremblais de tous mes membres, en proie à un énervement et à un désespoir sans fond.
C'est horrible de devoir supporter des gens sans intelligence qui se fichent des gens à ce point.
Et ce n'est pas tout, le gogol du bas a fini aussi par prendre des poules... Une dizaine de poules auxquelles il parlait de jour comme de nuit. Et un jour, il a fini par être interné. Ben oui, il s'avérait qu'il 'était vraiment pas net...
Le gars du dessus a repris son appart et on a eu droit à d'autres débordements. Ben ouais il pétait des câbles et il lui arrivait de jeter une chaise par sa fenêtre, un téléphone, de mettre sa zik à fond aus...
Depuis ce jour, je ne supporte plus qu'il y ait de la musique forte dans le voisinage. Dès que j'ne entend,s je me fige, je me mets à trembler et à claquer des dents et je me sens comme traquée, oppressée.
Je me demande si un jour, je ne devrais pas aller consulter un psy histoire de me défaire de tout ça...
Je hais les personnes sans gêne qui se fichent royalement des autres. J'ai toujours mis un point d'honneur à respecter les autres. Le souci, c'est que parfois, on tombe sur des abrutis finis qui sont des monstres d'égoïsme et de sans-gène et on le sent passer...