Décidément, French Onion est une source intarrissable d'inspiration.
Son article sur les profs et son tag me donne envie de me remémorer les bons comme les mauvais souvenirs de profs.
Ah là là, je me replonge en amnésie, comme le dit si bien Michel Sardou dans une de ses chansons. Tous, à leur manière (bonne ou mauvaise) m'ont marquée et ont plus ou moins influencé mon choix de vie ou d'études.
Ah les profs de maths, j'en ai à raconter sur ceux-là. Je crois que j'ai dû en décourager plus d'un. Mon cerveau allergique aux chiffres.
Mme B. en 5ème, avec son obsession des "patates" qu'on devait dessiner autour de nos résultats et son don pour rendre les maths incompréhensibles. Je lui dois mon niveau pitoyable d'ailleurs... J'ai décroché dès son deuxième cours. Merci madame !!
Mme C. a récupéré le flambeau en 4ème et 3ème. Elle, autre chose. Vieille école, visage sévère, lunettes à monture en écaille... Le type même de la prof sévère et intransigeante... Et elle m'en a fait baver. Je n'y pigeais rien, me mettais en démissionnaire et elle n'a eu aucune compassion envers moi. Au point qu'à chaque rendu de copie, je priais pour que l'heure passe vite, ainsi que la torture humiliante... Je suis devenue totalement allergique et imperméable aux maths grâce à elle.
Au lycée, j'ai eu un autre prof M. M., en 1ère. Lui, il savait qu'on était des petits littéraires ( pas juste il n'y avait qu'un gars sur 26 mais je dois quand même mettre au masculin...)qui se fichaient des maths comme de leur première culotte. Nous avons fait des maths, mais aussi discuté, raconté des blagues. Je l'aimais bien, même s'il était un peu ivrogne sur les bord, il était gentil.
Dans la catégorie prof nunuche : Mme truc ( oublié son nom) en 4ème. Elle excellait en accordéon, faisait des concerts, nous montrait ses photos d'elle en tenue de pseudo bavaroise harnachée avec
son accordéon.
Elle adulait les Musclés, oui, oui, le groupe de Dorothée. Et ses interros écrites, c'était du genre : voici une chanson de Rock Voisine, Hélène, remplissez les trous ! Tout le monde avait
20 parce qu'on connaissait tous la chanson par coeur, ah que de souvenirs....
J'ai de meilleurs souvenirs. L'histoire-géo en 6ème et 5ème avec la meilleur prof que j'ai jamais eu dans cette matière : Mme R. Une belle femme pleine d'humour qui nous apprenait l'Histoire en y mettant ses tripes : exemple : pour symboliser que les civilisations conquérantes écrasaient leurs opposants, nous avions droit à son pied sur la table de l'élève devant elle, effet et fou-rire garanti. J'ai vraiment appris avec plaisir et délectation avec elle.
M. T. en seconde et ses tics effrayants. Genre quand il nous interrogeait, il se tapait fort les jointures sur le bord du bureau. Un vrai malade...
M. A., qui voulait que je fasse sciences po et qui m'adorait parce que je m'intéressais à beaucoup de choses. Mais non, pas de sciences po pour moi, monsieur. Et paix à votre âme, je vous aimais vraiment beaucoup...
Et le meilleur souvenir que j'ai d'une prof de français: Mme G. en 3ème. Elle revenait directement de Tahiti et nous enjoignait à penser par nous-mêmes, à nous poser des questions. Elle nous conseillait de suivre les conseils véhiculés dans "Le cercle des poètes disparus". Presque à nous dire de nous lever sur nos bureau. Un souvenir incroyable et magique. Elle n'est resté qu'un an et puis moi, j'ai redoublé à cause des maths...
Mme A. une très bonne prof de physique. Je détestais cette matière, mais elle a toujours été présente pour m'encourager, malgré mes mauvais résultats. Et je suis devenue amie avec sa fille. Depuis, j'ai perdu contact, mais je les aimais bien. J'ai juste appris qu'elle nous avait quittés il y a quelques années...
Et puis, M. C. mon prof de japonais tout au long de mon cursus. Un des meilleurs profs que j'ai eu. Un passionné, génie des langues. Il parlait japonais, chinois, arabe, russe, pouvait écrire le sanskrit, parlait anglais couramment, même s'il méprisait cette langue. Il avait toujours un soupir dégoûté quand il devait prononcer un mot anglais. Je me souviens encore de son air dégoûté quand il devait écrire les idéogrammes en "bébé" comme il le disait, c'est à dire en traçant de beaux traits bien droits et non en cursif, presque un dessin artistique. Je n'oublierai jamais sa jubilation en 2ème année, quand il a dit que ça y était, nous n'étions plus des bébés et qu'il pouvait enfin laisser libre cours à ses envies.
Il nous a appris des tonnes de choses que je n'oublierai jamais. Des trucs saugrenus, comme la façon correcte de de faire seppuku (harakiri pour les néophytes). Ou encore l'histoire des bushis. En tout cas c'était un passionné et il nous a transmis cette passion. Lui aussi nous a quittés et c'est une grande perte pour le monde des japonisants. C'était une vraie bible.
Me replonger dans les souvenirs me montre à quel pont j'ai changé, évolué. Et je dois remercier certains de mes professeurs. Merci à vous. Je réalise aussi que beaucoup nous ont quittés, quelle tristesse. Une véritable perte pour le monde de l'éducation...
Et aux autres ben... Vous auriez dû changer de boulot !