Je sais que ma nuit est foutue car l'ennemi juré des nuits calmes est dans la place : les Culicidae, communément appelés les MOUSTIQUES !
Qui n'a pas entendu le bruit stressant des ailes vibrantes de ce prédateur assoiffé de sang s'approcher de vos oreilles pour s'interrompre alors que la bête féroce s'est posée sur votre visage, votre bras, votre jambe... Et dans la nuit retentit un "CLAC" sonore, écho de votre tentative, souvent vaine, de vous débarrasser de cet importun colocataire. Le seul résultat visible est une superbe empreinte rouge de votre main imprimée sur votre corps. Car, comme de bien entendu, vous n'y êtes pas allé de main morte pour régler le problème qui ne l'est pas, réglé, forcément...
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été la proie de ces sales bêtes. J'ai une peau blanche, limite translucide qui a tendance à attirer ces maudits bestiaux et à ma dévorer jusqu'à ce que je ressemble à une pelote d'épingles après utilisation. Toute la journée suivant cette brutale agression, je me tortille, me contorsionne, me gratte avec un regard vide de satisfaction animale à soulager temporairement la démangeaison insupportable que m'inflige la piqûre de ce minuscule pirate des airs.
Vous l'aurez compris, je hais ces bestioles. Quiconque dort dans le même pièce que moi est quasiment sûre de passer une bonne nuit : je les attire tous...
Alors, en période à risque, c'est à dire au printemps et en été, vous retrouvez une Élu perchée sur son lit, le nez en l'air, un journal à la main, telle Attila le Hun, prête à en découdre avec l'armée ennemie. Et moi de ahaner, de râler, d'invectiver ces maudites bestioles qui ont l'impudence de ne pas rester en place et de ne pas se laisser zigouiller sans moufter...
Quand j'en ai assez de faire la sale besogne moi-même, j'appelle mes troupes à la rescousse, enfin mon unique fantassin : mon homme. Et moi de me transformer en général en campagne qui aboie des directives afin que mon guerrier courageux terrasse l'infidèle.
Parfois nous gagnons, parfois nous perdons... Dans ce triste cas, nous nous résignons à passer une sale nuit ou encore à nous réveiller ( enfin à ME réveiller) avec des petits points rouges urticants disséminés sur le corps...
À l'heure où je vous parle, je me gratte le doigt sous ma bague de fiançailles ( oui, je la garde toujours) en me demandant comment diable de fichu petit machin sadique a bien pu avoir ne serait-ce que l'ombre de l'embryon de l'idée de me piquer à un endroit aussi désagréable. Oui, la bague frotte contre le bouton et c'est pénible. Pour rajouter au truc et jouer ma chiante ( je suis une pro, je sais) non, je ne quitterai pas ma bague, je l'aime et je refuse de perdre face à ce vampire minuscule. Non mais !
Et vous ? Sensibles aux piqûres de moustiques ? Adeptes de la chasse au moustique sans foi ni loi ? Plutôt zen face à ces saletés de bestioles ?